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Solicia Tarantinette
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18 février 2006

...

J’aurais beau tenté de trouver les mots pour vous expliquer combien il comptait pour moi, qui il était pour moi, combien je l’aimais, ça ne sert à rien. Ce que je ressens là faut le vivre pour le comprendre. Il est mort d’une overdose + une lettre = suicide.

Le samedi, un jour avant, je partais en aventurière avec une amie en Belgique pour visiter Bruxelles. Il avait des origines belges et je lui avais envoyé un sms pour lui faire de gros bisous et lui dire que je pensais à lui.

Aujourd’hui, une semaine après, l’accusé de réception disait : Refusé. C’est con, mais je peux pas m’empêcher de penser que s’il l’avait reçu, ç’aurait pu y changer quelque chose.

Bref, si je suis là, ce n’est pas pour remettre tout en question, j’ai eu toute la semaine pour pleurer sur mon sort et encore. En fait, si je voulais vous le dire, c’est parce que je me sens terriblement seule d’une part, et que d’autre part, il faut en tirer une leçon de vie.

Yann était un jeune révolté quand je l’ai rencontré. Ca fait 8ans. Il parlait de voyage et était fan des « rases moquette » aussi. Je l’aimais parce qu’il était différent. Il avait de la vie, voilà c’est ça, il était vivant. Pas comme nous, pas comme vous. Dans ses yeux, y’avaient des genres d’étoiles brunes près de ses prunelles, ça aussi ça me faisait rire. Yann quand je l’ai rencontré, c’était un soleil dans ma vie.

Puis tout s’est bouleversé. Il a commencé à se droguer…Je passe sur ces quelques années noires.

Quand nous sommes enfin sortis ensemble y’a pas si longtemps, je lui avais demander de choisir : moi ou la drogue. Il n’a pas tenu, je suis repartie à Paris. J’ai rencontré beaucoup de gens ici, et à l’époque je découvrais la région parisienne encore…

Un jour au téléphone, on s’était rendu compte tous les deux qu’il était en quelque sorte cet ami d’enfance que je pensais n’avoir jamais eu force de déménagements. Lui, il était resté, je l’avais fait resté dans ma vie, soutenu, et jamais oublié. Et j’étais pour lui la fille qu’il garderait dans son cœur toute sa vie, puisqu’on parlait déjà de la traverser ensemble, chacun de notre côté ou qui sait en couple. Y’a deux ans, on devait aller au Tibet, y’a trois ans, j’aurais du m’installer avec lui dans son appart à Perpignan… Moi je le voulais, le voir, encore encore encore…

Je regrette tellement de choses, c’est horrible.

Tout ça, pour vous dire que c’est la drogue qui l’a tué. A force de semer de l’espoir en lui et de repartir à Paris, j’ai du y contribuer aussi. Mais s’il n’y avait pas eu les fixes, les taz et tous ces médicaments…Et pourquoi il se droguait ?

Il était extrasensible. Je pense que voir notre monde crever dans les mains des scélérats qui le régentent, voir la misère, voir la cruauté, l’insouciance, l’inconscience, voir la déchéance. Ca l’a crevé. Il voulait vivre, il avait la soif de vivre, mais se rendre compte qu’on vivait dans un monde mort, ça le tuait à petit feu de toutes façons. Ce n’est pas que je veuille lui trouver une raison, il a fait son choix. Juste que je voulais vous le dire encore même si vous le savez déjà.

Leçon n°1 : Dîtes aux gens que vous aimez que vous les aimez, le plus souvent possible. Parce que moi je ne saurais jamais si il le savait, s’il savait combien je l’aimais.

Leçon n°2 : Je pourrais vous dire ne vous droguez pas. Mais ça ne sert à rien. Aujourd’hui encore, moi je me demande si je devrais pas m’enfermer avec de l’héro et crever pour le rejoindre puisque le monde est une pomme pourrie quand on croque dedans. Juste que je suis encore là, et qu’il faut toujours se dire que ça vaut la peine de continuer. Pour des broutilles peut-être. Semez des sourires, vous récolterez de la sérénité, un truc dans le genre.

Leçon n°3 : Battez-vous. Y’a des choses à changer, y’a des mecs à recycler, on a le monde à sauver. J’ai envie de vous dire qu’il y a le rouage de la chaîne à rompre. Faut arrêter.

Après là, ça devient de l’opinion ou de la vision personnelle. Alors je resterai sur ces mots. Battez-vous pour ce à quoi vous croyez.

Voilà, merci pour vos quelques minutes d’attention.

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