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Solicia Tarantinette
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22 avril 2008

Les matins sans lui

Le premier matin ça donnait ça:

J'attendais qu'il me prenne dans ses bras...je me retourne dans le lit, et évidemment il était pas là, pas l'ombre d'un corps humain allongé près de moi, je suis pas chez lui...je suis chez moi...qu'elle heure il est? MERDE, putain je suis en retard!!!

Le second matin c'était ça:

Marteau_Piqueur__2_

Marteau_Piqueur

Un brouhara à te taper la tête contre le mur à l'aube du jour. Lundi matin putain qu'est-ce qui se passe. Je descends et qu'est-ce que je vois ? Ca! Quand je suis chez lui, ils coupent des arbres à la scie, coule du béton, replante des arbres, tondent les pelouses.
Et même quand il est pas là, que je suis pas chez lui, faut que y'ait un putain de pélerin matinal qui vient brailler son tintouin à la pèle à moteur, au marteau piqueur, sous ma fenêtre l'enfoirééé!!!
Quelle heure il est? Putain! Je suis encore en retard!!!!

Le troisième matin ce fut pire:

Je suis sur une route du Sud, il fait une châleur étouffante, ma classe a cours dans une salle préfabriquée en plein milieu de la cambrousse. Je passe un grand portail sur le bord de la route et rentre dans la classe. Comme d'habitude je suis en retard. Mes camarades sont tous attentifs, et Erwann est assis près d'Aurore, sur ma gauche, quelqu'un me sépare de lui. Je suis encore dans le gaz et puis on me fait passer un mot. Il vient d'Erwann. Sur le bout de papier déplié, il y a écrit: "Je ne te désire plus, tu ne m'excites pas, je préfèrais les secrets sexuels d'Alexiane." Le mot est on ne peut plus sérieux. Quand je me retourne vers lui, il me regarde avec dédain et mépris puis se retourne pour pouffer de rire avec Aurore. Je sors de cours en pleurs.
Recroquevillée sur moi-même dans l'embrasure d'une porte pas loin de la salle, j'attends qu'ils sortent tous.
La porte du cours s'ouvre et quelques camarades de classe me rejoignent (dans le tas, y'a Ambre une pote de seconde du lycée Jules Fils, allez savoir ce qu'elle fout là). Je demande où est Erwann. Les autres ne me répondent pas. Puis quelqu'un prend finalement la parole et j'apprends qu'il s'est tiré dans une soirée sur les Champs avec Aurore et toute la cliq. Je suis abasourdie. Je l'appelle, son portable est sur répondeur, je le bombarde de sms et aucun accusé de réception ne me parvient....La détresse, l'incompréhension, la tristesse, et l'impuissance m'envahissent, j'étouffe en sanglots et là.....

Je suis dans ma chambre il est 9h du matin.
Je suis pas en retard mais tellement malheureuse que j'aurais préféré que ma vie s'enchaîne à tte allure, plutôt que d'avoir ttes ces heures devant moi, avec tous ces sentiments de détresse imprégnés comme indélébiles dans mon coeur. Les rêves nous marquent parfois à un point... Quand j'y repense, je ressens encore cette trahison, cette déception, cette amour qui s'écroule...cette impuissance, cet échec...ça me fait si mal.

Le quatrième matin c'était l'horreur:

Je l'avais quitté la veille, pour de vrai, ou plutôt dans la nuit...parce qu'il ne m'écoute pas, que je ne me reconnais pas, que les doutes se sont emparés de moi toute la journée: m'aime-t-il? M'aime-t-il? M'Aime-t-il?
Je me rappelle sans cesse qu'un mec qui aime une femme la considère comme une princesse, ne veut que son bien, se bat pour régler leurs problèmes "conjugaux" lorsqu'incompréhension il y a, je me rappelle qu'un homme qui aime une femme vraiment, la rassure, la retient, et l'écoute...
Avec Erwann tout ça est devenu surréaliste, je passe mon temps à m'adapter à lui, il voudrait que je l'accepte entier, tel qu'il est, ce qui signifit pour lui qu'il n'a pas à faire de concession... En résumé je les fais pour deux ; je gère mon planning en fontion de SES disponibilités... C'est lui qui s'est tiré en stage théorique de BAFA, qui est entouré de 80% de meufs et c'est moi qui suis sensée le rassurer et non le contraire, moi qui doit accepter que les seules nouvelles de lui sont un appel à 23h pour me dire qu'il est fatigué, pour entendre que personne ne savait là-bas qu'il avait une copine jsq'à ce que qlqun le grille en train de m'envoyer un sms?
Où est-ce que je fais partie de sa vie? Toujours la même question? M'aime-t-il?
Je me rappelle qu'un homme qui aime une femme la respecte, tente de la comprendre, la comble.
Avec Erwann, c'est de l'humiliation permanente, un mot de travers et je deviens le dindon de la farce, un meneur qui a besoin de tailler quelqu'un pour s'affirmer et qui choisit comme bouc émissaire celle qu'il devrait considérer comme intouchable...ce sont des plaintes incessantes, "j'ai mal, t'assoie pas sur moi", "trois kilos de moins", "tes cheveux c'est du n'importe quoi", "j'aime pas tes fringues", "dis-moi que tu m'aimes", "des bisous", "donne moi de l'amour"....c'est de l'égoïsme.
Donc, dans la nuit j'avais rompu. Je m'étais endormie en me répétant intérieurement "tu es forte, tu mérites quelqu'un qui t'aime pour ce que tu es et qui te respecte, tu es forte, faut que tu sois forte..." et je me suis réveillée dans l'angoisse et le coeur serré d'une femme trop faible pour quitter celui qu'elle aime et qui, soudain, préfère oublier tout ce qui ne lui convient pas pour tenter de l'accepter. Je m'étais endormie forte, je me suis réveillée le coeur déchiré....

Le Cinquième matin c'était l'après-midi:

Revenue dans la nuit (4h du matin) d'une soirée, j'ai dormi chez Laura jusqu'à 11h, heure à laquelle elle devait partir déjeuner avec sa mère. Je me suis donc vite retrouvée seule, et comme j'étais crevée, je me suis rendormie. La veille, après une énième tentative de rupture échouée, nos rapports avec Erwann s'étaient radicalement fleurie. Ce cinquième matin n'exista alors pas vraiment vu le contexte.

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