Mail for Géris

10 février 2006

10 Janvier 2006

19h33

Toujours pas dormi. Bridget Jones de retour, je pense en sautant sur le canapé pour ne pas m’ennuyer. Lucile tu devrais dormir, dormir, dormir, mais je fais les 100 pas dans le salon, en noir. Sous un voile de mensonges, s’envolent mes songes. Elle passe en boucle. J’ai toujours rêvé que ma fille aurait des boucles et de beaux yeux noirs comme mon t-shirt taille S acheté dans le rayon des femmes enceintes. Je ferme les yeux, un join dans la main. Je marche, je marche, je marche…sur ma falaise….A reculons, avançons. Je pense. Ecris Luce, écris. Des gouttes dégoulinent. Qui est-ce qu’a mis en route la machine à pleurer ? Putain fais chier. Sous un voile de mensonges, s’envolent mes songes. Je suis défoncée. Je me dis, la WaRriOr n’a pas encore craquée ? Allez retourne en enfer comme à la douce époque sanguinolente où ce n’était pas toi qu’il fallait sauver. Je crie, je me plis, je marche de travers dans cet autre univers, je suis forte en la matière. Sur la corde raide, dansons encore me murmure la chanson. Je pose le cousin violine sur la table d’apéritifs. En tailleur, session cessons... Enfin arrivé à satiété…

Mais pourquoi t’écrire ? Tout fini par taire. Départ. Je chante. Ce matin, froid dans la douche. Mais comment tu survivras loin d’ici, si ma bouche tremble sous la douche, couche. Couche les mots sur le papier.

Tu voudrais pas rester à terre. Scénariste, journaliste, allez en piste. Piste répète encore. Pathétique déchet. Effondrée sur la table. L’ambiance est aux suicidés.

Demain que faudra-t-il que je fasse dans la maison ? Baisser le réchaud ? Fermer la porte et les volets et les fenêtres, et aussi ranger. Ranger, je range. J’achète aussi. Pour compenser.

Et là je craque. Craquée. Contraction. Déconnection et tout… mes oreilles, ma tête. Tumeur au cerveau. Machine à pleurer. L’enchaînement des pensées laisse à désirer.

Pas de message dans cette lettre, juste tracer les lettres aussi vite que s’ensuit sur le fil, mes pieds sur la corde de mon esprit. Tendue, je suis perdue.

Et Jess qui me dit que je suis con. Que quelqu’un qui m’aime comme ça c’est… Je sais pas. C’est ça. Je sais pas.

Toujours en train de me dire, un donné pour un repris. Prends ça dans la gueule et repars Luce. Tu regretteras. Seras-tu assez intelligente ?

Et non, Bridget Jones est de retour.

Pas prête.

Je voudrais te dire de m’attendre. Machine à pleurer. Mais je peux pas, comment te demander ça ? Non, envole-toi loin.

Rassembler mes pensées ? Mais non, je suis pas une Reine. Pala Pala Pala Pala.

Et tu t’en vas.

T’es parti avant moi.

Moi, là, je craque. Craquée. Je peux même pas te dire, regarde ce que t’as fait. Je peux même pas te dire, viens là m’épouser. Je peux même pas te dire voilà ça y est. Je peux pas.

Je Peux pas.

Sous un voile de mensonge s’envolent mes songes.

Adieu.