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Solicia Tarantinette
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24 août 2004

Ca va faire un an que j'ai écrit ça... Je suis retombée dessus, je crois qu'il y a un rapport direct avec mon humeur.

Qu'est-ce qu'on fait quand on crève vivante? Hein?

Mais tu comprends pas Miles pendant un quart d'heure j'ai attendu qu'elle me dise que c'était une blague, le sourire aux lèvres je répondais, « ben c cool », attendant encore la petite phrase « c'est une blague!!! Lucile! Je te fais marcher! », Ça hurlait dans ma tête « alerte, alerte » ils disent mes petits neurones, « alerte », et puis une voix qui vous déchire le crâne comme une balle de revolver « c'est une blague hein? Dis-moi que c'est une blague », mais non Miles, pendant que je lui montre ma joie, y'a une putain de lueur qui s'éteint, un truc inexplicable qui pouf en une demi-seconde a crevé et vous inonde d'amertume, la réaction retardataire, et cette fois c'est dans le cœur que ça crie comme la solution secours, « Non c'est pas possible, mais non pff c'est pas possible » et puis elle finit par se taire, elle aussi, troisième machine en route, la machine à pleurer, suis une machine à pleurer moi tu savais? Je me précipite sur le téléphone, j'ai lâché Jeanne-Ève, je pouvais plus écrire, je ne voyais plus rien. Et toi tu réponds, et c'est vrai, c'est pas une blague. La machine à pleurer est officiellement déclenchée, plus de mots, plus d'esprit, plus de chronologie, seul programme non hors-service, cette putain de machine à larmes. Ton coup de fil. Larmes coulez en cœur et encore. Puis la réaction retardataire, la réalité prend au fur et à mesure des proportions énormes. Mitigée entre, « mais c'est ce que tu voulais » et « Je l'aimais » .

Je priais la Lune à Chéron, les soirs de bad trip, pour que tu sois heureux, je regardais la Lune et je priais pour toi chaque fois, pour que tu sois heureux en amour, pour que tu réalises tes rêves. Cette fois où on avait appris que tu avais choisi Physique-Chimie, j'étais malheureuse, j'avais pris mon courage à deux mains, dépassant ma déception d'égoïste, et je m'étais éclipsée pour prier sur le balcon de chez Laura, je voulais que tu réussisses tes études, n'importe quel parcours tu choisirais, je voulais que se soit le meilleur pour toi, pour ton avenir. En revenant, je t'avais trouvé dans les bras de Jeanne-Ève. Merde Miles, c'est elle que tu consolais. Pendant ses vacances, il n'y a pas eu un jour où je n'ai pas pensé à toi, j'ai écrit ton nom sur toutes les plages de Minorque, quand je suis rentrée, le premier que j'ai appelé c'était toi, tu en as encore un message sur ton répondeur: « C'est moi! Je suis rentrée, je vous fais de gros bisous, je suis bronzée et je veux te voir! . Et tous ces moments me pourrissent la tête, je pourris de l'intérieur, entre égoïsme, chagrin, et impuissance. Tu me tenais en vie, t'aimer me tenait en vie, tu m'as menti, je m'entends dire, « même si tu sortais avec une autre je t'aime quand même Miles. » Non. Je crève vivante, je peux même pas crever en vrai, je rêve du coup de feu qui traverse mes tempes, je rêve du sang sur des rails de RER, j'en rêve et je peux même pas, ça voudrait dire quoi? J'avais trouvé mon but dans la vie, et je me retrouve comme une conne, avec ce putain d'objectif qui m'empêche de crever, avec la pensée que si je devais m'en aller, je rendrais des gens malheureux, après tout je suis peut-être moins égoïste maintenant. Je me revois me scarifier, je me revois m'étrangler, je me revois tenter d'ouvrir mes veines, et je me sens plus la même, je ne trouve plus dans cela la solution. « Que Dieu vous garde, vivez heureux, je suis contente pour vous, c'est sincère, je vous aime » je vous ai dit, et c'est sincère. Crever c'est même plus la solution et ça fait mal. Je fais quoi hein? Je vomis, vivre l'instant présent, je vomis. Mes larmes, une par une, je vomis de tous les pores de ma peau, je vomis mon cœur, mes tripes, je vomis mon estomac. Je vous gerbe tous, parce que je suis seule. 1h12 du 24 août 2004, je l'ai appris, cette date s'est inscrite au couteau dans mon cerveau, et hier, j'avais pensé que l'année de mes 17ans avait été formidable, à la hauteur de ce que j'espérais quand j'étais gamine et que je disais que ce serait mon âge préféré, j'avais pensé que oui, pour une fois dans ma vie, j'étais heureuse. Et non, coup du destin, fallait bien pourrir le tableau, trop beau pour être vrai, je ne me méfiais plus de demain, et c'est quand on s'y attend le moins que ça tombe, comme une hécatombe, dans ma tête c'est la fin du monde pour moi. Je recrache, je me noie dedans, plus que ça à faire, tout ce que j'avais éteint de mélancolie vient faire sa douce réapparition, plein sourire, heureuse la mélancolie, heureuse, d'avoir enfin du désarroi à se foutre sous la dent. Il est 15h46, ce 24 août, je vomis encore, c'est devenu omniprésent, c'est moi. Je réentends Jeanne-Ève qui pleure au téléphone et je pleure de plus belle, j'arrive même pas à y croire moi-même, je pleure qu'elle soit malheureuse. Mais moi, je crève en moi, moi, moi, je pleure encore. La solution c'est ça, je prie pour être enceinte, non finalement je veux avoir le sida, mais non en fait, je veux avoir un bébé, j'aime les bébés, j'aime les papas c'est beau, et mon enfant je pourrais l'aimer sans qu'il ne m'aime pas autant, alors je prie Dieu que je sois enceinte, je me promets que tant que j'aurais pas un gosse à laisser dans ce monde je mourrais pas. Je l'aimerai de toute ma chair, de tout mon cœur et de toute mon âme, je l'aimerai et lui aussi il m'aimera, je lui donnerai tout ce qu'il y a de meilleur de moi et du reste, j'en attendrais pas de retour, parce que l'aimer c'est aussi aimer un morceau de moi. Je lui apprendrais ce qu'il y a savoir et je m'en irais, tranquille, parce que les gens n'auront pas perdu mais gagner quelqu'un. Et puis, je suis allée me coucher, pleurant encore à n'en plus rien y faire, chantant pour taire ces voix qui veulent y voir clair, les voix de la force. Je veux pas les entendre. Je veux m'abandonner au chagrin. Je prévois de pleurer jusqu'à ce que tu arrives et il me prend d'avoir envie d'être recroquevillée dans tes bras, inconsolable. Parfois je pense à tout ce qui ferait que ce ne soit pas sérieux entre vous, des fois je souhaite que vous soyez heureux. Au fond, je veux qu'ils soient heureux et je veux être un martyre. Maintenant, je pleure en silence, je ne parle plus.Se taire, pleurer et mourir. Je peux pas crever, alors j'attends de renaître. Crever vivante, en attente. Écrire, j'écris, ça veut tout dire. J'ai parlé à Aude, d'après ce que je lui ai dit, elle m'a confronté à ce que je savais déjà au fond. J'ai fait une erreur, j'ai dit à Miles que je ne voulais plus le voir, plus lui parler, et à Jeanne-Ève que ça ne changera rien. Mais non, c'est l'inverse que j'aurai du faire, « c'est Miles le plus sincère» elle m'a dit, Aude, et je repense au fait que ce soit Jeanne-Ève qui me l'ai appris. Pourquoi, alors qu'ils avaient prévu que ce soit lui, quand il rentrerait? Et pourquoi avoir affiché cette putain de photo sur MSN, si elle voulait me préserver? Cette photo d'eux deux que je ne pouvais pas supporter de voir. Pourquoi me l'avoir dit alors que c'est Miles qui devait me le dire? Je repense à toute cette discussion que j'ai eue avec Miles sur elle, j'essayais de lui expliquer ce que je voyais en elle, pas que du bon, c'est certain. Quand on n'est pas un ange, on essaie pas de se faire passer pour un ange. Là, je fais le tour des évènements, je ne m'étais pas trompé, mais je la sens trop intelligente, et au téléphone, elle était sincère, je la sens aussi capable de l'aimer, sincèrement, mais elle ne le sera pas assez pour faire des erreurs. Alors, ce que je vais faire maintenant? « Ne donne pas l'illusion, soit . » Je vais être, être ce que je suis, malheureuse en les voyant. Je vais prendre mes distances avec Jeanne-Ève, et Miles pour un temps, et j'attendrais que le temps atténue les maux. Et puis, je trouverai la force de rouvrir mon cœur, un jour. Et je trouverai la force de rendre sa place dans ma vie à Miles, parce que je suis consciente qu'il m'apprécie beaucoup, et que ce serait dommage de foutre tout en l'air, j'aimais notre relation, il me suffira cette fois de l'aimer moins. Je suis pas capable là, là je veux plus les voir. « De quoi as-tu envie Lucile, là, maintenant » me demande Aude, « De rien, de dormir », « mais dormir pour oublier, ça ne sert à rien Lucile », « Alors je fais quoi ? », « Sois toi-même ». Je vais dormir jusqu'à ce qu'il se pointe et me parle, jusqu'à ce qu'en le voyant, je ne puisse plus faire autrement que de l'aimer, de lui pardonner, et de faire tout pour que notre relation soi préservée. Mais dormir, parce que je peux pas voir les choses en face là. Les larmes coulent encore. C'est bon signe. Je vis. J'esquisse un sourire, l'orage s'en va, il sera bientôt loin. J'attends qu'il s'éloigne, je prends une pause, avant que Miles débarque. Il arrive le 27.

Cette nuit, même galère, pour couronner le tout Ivan m'a rappelé que je lui avais promis de faire un test de grossesse. Je lui réponds, que ce gosse, s'il est là, je vais le garder, je vais l'aimer comme jamais, je l'aime déjà, il naîtrait en mai, un bélier brun avec les yeux de mon Justin, une pile électrique, ce sera mon môme, une pile pleine de joie qui fait marcher la vie. Ivan m'engueule, je l'emmerde, personne ne m'en empêchera. Et incroyable, il en rêve, il me dit que si je dois le garder, il me fait confiance, et qu'il aura 8papas, que lui et les gros seront là dès son arrivée et qu'il sera plus aimer que Dieu lui-même. Je comprends où sont mes amis, là. Ivan va jusqu'à me soutenir dans une grossesse, alors que je n'ai que 17ans. Ivan y croit encore plus que moi, Ivan est là, il t'aime aussi, déjà, mon bébé. « Je veux renaître » je lui dis, renaître en lui. Plus que, moi dans ma petite tête de gamine, moi et ma main sur mon ventre… Et si j'étais enceinte?

On est le 26, 19h21, le ciel de Paris pleure à ma place. « Je ne suis pas enceinte, je ne suis pas heureuse, je renais toujours pas, je vomis encore mais je sais que t'es là… ». Laura m'a payé la moitié du test, j'ai attendu cette putain de bande rose, je voyais déjà écrit positif, sur le feuillet du planning, je ne suis plus seule, non c'est positif! Mais non, non, je suis pas enceinte, je suis pas entière, je suis pas double. Alors je ne vomis plus, mes larmes, même si l'envie ne manque pas, ne coulent plus. Je suis amère, j'ai un goût d'amande pas mûre dans la bouche, et toujours cette impression de pourriture dans mon estomac, plus de cœur, je sais pas où il est parti celui-là. « Miles, rentres, je crève sans toi », « Tiens jusqu'au 26 et reviens-moi entière, tu viendras chez moi et je m'occuperai de toi… ». « Miles je fais pas exprès mais dépêches toi tu vas arriver trop tard ». Oui Miles, tu vas arriver trop tard, reste plus rien en moi, plus rien, plus que ma tête sur les épaules, le reste il est crevé. Je suis crevée, Miles, je ne pleure plus, je ne ressens plus, Miles, si demain, je ne pleure pas c'est qu'il faudra que tu comprennes que je suis perdue, et que tu m'as perdue. Il me reste la colère, quand je lis un texto de Jeanne-Ève, qui dit être malade de ce qui se passe. J'arrive à en rire, tellement, c'est spectaculaire de voir ça, j'ai le cœur crevé, et elle est malade… C'est bien Jeanne-Ève ça, assure tes arrières ma belle, c'est vrai que tu risques gros, tu ne voudrais pas passer pour la méchante, pauvre Jeanne-Ève. Tu l'as voulu, y'a plus qu'à assumer, je rirais de ton spectacle, mais attention Jeanne-Ève, pas le droit à l'erreur maintenant… The show must go on… Ce que j'aimais d'elle s'est tiré. Et Saez qui sort son nouvel album. Le destin est bien prévisible parfois… Il aura fait son apparition dans les pires moments de mon existence. Et j'écris, j'écris… J'ai même eu envie de dessiner cette nuit, ça veut tout dire… Seulement pas le courage pas la force. J'ai envie de vomir, j'ai plus faim, et faire 10pas m'épuise, je me pèse, non toujours aussi grosse Lucile. Comprends pas. Non, je ne comprends pas. La vie est injuste, tu peux voir une lueur d'espoir Miles, si je continue cette phrase, je vais pleurer, la vie est injuste, personne ne t'aimera aussi fort que je t'aime, tu en as conscience au moins, si on avait inversé les rôles jamais je serai sorti avec X sachant ce que tu savais. Hein, pourquoi? Pourquoi ne pas avoir attendu la rentrée? Pourquoi ne pas avoir attendu trois petites semaines dans une vie? Pourquoi ne pas être rentrer ensuite, pour m'expliquer que tu ressentais des choses pour elle, et que tu comptais sortir avec elle? Pourquoi? J'aurais peut-être réagis de la même façon mais j'aurais pas pu vous en vouloir. Et elle, hein? Juste après être venue me voir avant que je parte. Juste après. Merde, je me sens trahie. C'est comme si, elle s'était jetée sur toi, sachant que j'étais partie. La voie est libre. J'en viens à me demander comment ça s'est passé, mais rien que d'y penser, je sens que je suis sensée me déchirer, mais j'ai plus de larmes pour pleurer, plus de cœur pour ressentir, je regarde mes doigts qui courent sur le clavier, plus rien, j'ai froid de l'intérieur, c'est vide. L'écran est vide, plus d'émotions dans mes mots, juste des questions, ce ne sont plus des mots, c'est un enchaînement de conneries. Je suis crevée je te dis Miles, t'imagines, j'arrive même plus à pleurer. Miles, même ton nom ne veut plus rien dire pour moi, vague souvenir, putain, ça coule, t'as de la chance, Miles c'est toi le bouton vert de la machine à pleurer, je sais sur quoi appuyer, t'as un cul monstre Miles. Miles partout, le culte du Miles et tant de pages écrites pour toi. Je t'aimais plus que moi, j'ai changé pour toi, je faisais les boutiques avec toi, t'étais là en moi, je me disais oui prends ça, ça plaira aussi à Miles, Miles tu comprends? Je t'aimais tellement que je voulais que ton bonheur, je serai allée au bout de la Terre pour te trouver la femme dont tu rêves, et je te vois embrasser Jeanne-Ève et tout s'effondre, je suis pas dégoûtée, je suis écœurée. Je pleure Miles, tu vois, encore, c'est reparti et le ciel pleure avec moi. Tu sais ce que c'est que d'habiter ici, dans toutes les pièces j'ai un souvenir de toi. Je pleure, tu te rends comptes, comme mon cœur était gros. Pratiquement 44heures que je pleure. Et t'es toujours pas là. Tu me dis que tu ferais tout pour que je vive, mais pendant que je meurs en silence t'es pas là. Tu crois vraiment que je peux te demander de lui cracher à la gueule? Non mais parfois, j'ai envie que tu m'écoutes et que tu ouvres les yeux. Tu arrives demain soir, je t'ai pleuré encore au téléphone, je dois venir vers 19h. Y'a de l'espoir.

Aujourd'hui 27août. Ben non, ce matin je me suis levée, j'avais bien dormi, je me suis même préparé un bol de céréales. J'ai la tête qui va exploser, mais je ne vomis plus. Trop tard. Il est trop tard. Ce soir tu t'expliqueras, je te dirais, « vas Miles, the show must go on » et je m'en irai, sans verser une larme, tu le comprendras vite, parce que quand tu m'entendras descendre l'escalier, tu t'en voudras de m'avoir fait crever. Moi, je repartirais à zéro, sans mon cœur, sans toi, sans personne. Je me reconstruirai, mais je ne serai jamais plus cette fille que tout le monde aime voir sourire, cette fille amoureuse de toi, de la vie. Je ne rirai plus du même rire enfantin, je ne dirais plus ces phrases insensées de gamine rêveuse, je ne courrais plus sur le muret à côté de toi, j'arrêterai de jouer à la poupée rebelle qui dit non et pleure de ce monde qu'elle voyait cruel. T'as fait crever tout ça, et tu t'en voudras. « Ce qui ne me tue pas me rend plus forte », quand je franchirai la porte, je serai indestructible, insensible. J'y croirais plus, je ne croirais plus en rien, je serai terre à terre, sans mystère, j'avancerai dans la vie comme le cavalier noir, mené comme un pion sur l'échiquier de la société. Avec des œillères. Je ne serai préoccupée plus que par moi. Mais, Miles, tu crois que c'est ça que je voulais devenir? Tu crois que je serai ça? Non, Miles tout ce que je serai devenue ne sera qu'un autre masque sur mon visage. Avec toi j'étais moi, sans toi, je ne suis rien. Et tu t'en voudras. Peut-être tu comprendras quand je te dirai, la vie est injuste Miles, elle ne t'aimera jamais comme moi j'ai pu t'aimer, tu pourras répondre que je n'en sais rien, mais si Miles, j'aurais dit la vérité. Les gens autour de toi le croiront aussi, même ceux qui ne me connaissent pas plus que ça, le croiront. Tania, je pense à Tania. Quand elle me regardait avec toi, c'était la seule à voir l'ampleur de ce que je ressentais, j'avais beau lui dire que t'étais mon Tit Miles, elle souriait doucement, et j'étais lue. Son sourire, il disait, « mais oui Lucile, c'est ton Tit Miles…. ». Je suis sûre qu'au fond, elle espérait qu'un jour tu m'aimes aussi. Jess, Zorro, Barbie, elles le savent aussi Miles. Avant elles me regardaient, mi-heureuses mi-inquiètes, « Lucile, elle l'aime trop, faudra faire attention à ce qu'il va se passer », puis parfois heureuse, mince, c'est joli d'aimer comme elle l'aime, parfois joueuse, c'est trop marrant comme elle est jalouse, parfois inquiète, « Mais tu sais Lucile que lui non? Hein? ». Mais oui, je sais. Et maintenant? Tu crois qu'elles vont me regarder comment? Quand elles vont l'apprendre, elles vont penser à moi directement, « Merde Lucile! ». Zorro et Barbie, préfèrent faire comme si tout aller bien, « la vie est belle hein Zorro? ». Je crève devant toi, sous tes yeux, je crève et toi tu ris, souris à la vie, et m'emporte où tu veux aller. « Rohhh mais arrêtez de m'annoncer des mauvaises nouvelles, je rentre à peine des USA! », ça c'est la réaction Barbie, mais oui Tite puce, on va t'épargner les soucis, t'inquiète, je crèverai seule, tu seras pas mêlée. Et toi qui me sort « alors change d'amies, ce ne sont pas tes amies… ». Mais toi Miles, tu t'es remis en question? Un ami ça ment? Un ami ça sort avec une des meilleures amies de celle qui l'aime? Un ami ça pense à son forfait quant au bout du fil celle qui l'aime vomit son cœur? Un ami ça pense à son sommeil quand il sait que celle qui ne dormira plus c'est celle qui l'aime? Hein, Miles? Un ami n'a pas le droit de préserver quelqu'un aussi longtemps quand il sait qu'il lui fera du mal malgré tout. Un jour Miles, je t'ai envoyé un message: « Ne me mens jamais, c'est tout ce que je te demande… ». Miles tu m'as menti. Et ne vas pas jouer avec les mots. Tu m'as trahie. Que dois-je faire d'après toi? Hein? Je dois vous regarder heureux tous les deux? Faire comme si de rien n'était. Revoir Jeanne-Ève, la considérer comme celle que je voyais auparavant? Retourner te voir au water-polo avec elle? Mais tu rêves Miles, t'as cru que je pouvais faire un truc pareil? Comment tu pouvais penser que je te dirais amen, après m'avoir fait ça? M'avoir menti, m'avoir préservée pour me tuer, Miles tu serais sorti avec n'importe qui, ça n'aurait pas été pire. Pourquoi, parce que tu m'as menti. Tu m'aurais avoué que tu l'aimais, j'aurais pu tout comprendre. Tout accepter. Au lieu de ça, elle et toi, vous vous êtes bien foutu de ma gueule. Tous mes vœux de bonheur je vous ai dit. Oui, sur le moment j'étais sincère, je le suis encore, mais ce sera sans moi. Without me. Tu comprends Miles, sans toi je ne suis rien, mais avec toi maintenant je suis moins que rien. Et s'il te prenait la folie de la planter pour moi, cela ne ferait qu'empirer les choses, je m'en voudrais. Alors, c'est quoi la solution? Faut bien que tu paye Miles, moi je veux pas que la vie soit injuste, alors elle a intérêt de t'aimer comme tu l'aimes, l'amour tu l'auras, l'amitié avec moi, n'y comptes même plus. Faut payer. Et non, je pleure quand je dis ça. Parce que quoi que je fasse, je paye de t'avoir aimer, tu te rends compte, je te perds de t'avoir trop aimer. Moi je perds dans n'importe quel choix. Je perds un ami, je perds mon cœur, je me perds. Tu te rends compte? Ce soir, je sais pas comment ça va se terminer, j'ai pas envie de franchir la porte de chez toi. J'ai envie de rester dans les bras de mon traître, pour y croire encore, juste encore un peu… J'ai jamais voulu que tu m'aimes, je voulais juste t'aimer, ça me rendait belle. Mais Miles, tu n'as même pas été un ami sincère, tu n'as pas été un ami à ma hauteur. Je fais comment moi maintenant? Dis-moi?

Chère Laura,

   Non, je voulais pas que tu pleures ma Puce, je suis en colère contre Jeanne-Eve, pas contre vous, je t'ai dit dans mon message, je te ferais lire quelque chose que j'ai écrit dans le RER ou je sais plus où, tu m'as changé les idées, c'est ça qu'il fallait faire, tu pouvais faire quoi d'autres? Je ne me serai pas laissé consoler et tu le savais.. Tu vois, j'avais beau me sentir vide, je vous aimais encore, tu m'aurais vu à la fenêtre de chez Bloody, ma Blondette et mon string I love NY, j'étais heureuse de la voir, comme heureuse de te prendre dans mes bras devant ce putain de lycée! L'amour que j'avais pour vous, je te jure, je l'ai pas vomi. C'est promis. Je te l'ai écrit sur MSN, je suis irrémédiablement paumée mais c dingue comme je vous aime. Je me répète peut-être, suis à l'ouest, faut pas m'en vouloir. Mais je t'assure, même si je dois me retrouver seule, je sais que tu es là. Je t'aime pour ça, ma puce, je t'aime pour ça. Il faut que tu saches, que si j'ai crevé comme ça, c'est aussi parce que j'y croyais, à notre amitié à 4. Dur comme fer, je me souviens dire à Jeanne-Eve que sans vous, je n'y aurais plus jamais cru, que je suis heureuse de vous avoir trouvé, que vous m'avez apporté plus de réconfort, d'espoir et de projets en une année,que mes Fifilles de Peyriac en 3ans, je lui ai dit que Lucie ma meilleure amie, m'avait fait perdre toute croyance en l'amitié à long terme. Alors, pardonne-moi, mais je lui pardonnerai pas, elle le savait, elle savait pour Les Fifilles, elle savait ce que j'attendais de notre amitié, elle savait pour Miles, je t'en prie, ne m'en veut pas non plus. Je vais faire comme j'ai écrit, prendre mes distances, le temps atténuera mes maux, mais avec elle plus rien ne sera comme avant. Et j'espère que tu me comprends. Je trouverai le temps de me souvenir de tous les bons moments que nous avons passé à 4 et quand on en parlera, je rirai avec vous et avec elle, parce que dans le passé, je l'aimais comme je vous aime. Il ne faudra pas en attendre plus de moi, en tous cas, pour le moment.

   Pour Miles, je pensais avoir la force et l'affront de lui faire mes adieux après lui avoir faire lire la lettre, mais j'ai fini par m'écrouler sur son canapé, j'avais plus la force de rien, j'ai pleuré, et je les laissé prendre les choses en main. Je savais ce qu'il dirait. Il voulait pas me perdre, il a tout fait pour. En une heure, il a tout chamboulé dans ma tête, et a tout dédramatisé. Je me suis même demandé pourquoi j'avais tant pleuré. Il m'a dit qu'il avait besoin de moi autant que j'en avais de lui, il a dit qu'il savait pas comment serait fait demain, mais que ça valait le coup de savoir.

  Et j'ai compris, soudain, j'ai compris pourquoi j'avais tant de chagrin, je le voyais comme un ange, je voulais tellement croire que c'en était un que je m'étais fichu dans la tête qu'un ange vit parmis les anges, qu'il ne lui fallait qu'un ange. Que sa première femme serait celle qui a des ailes dans le dos, le coeur pur et les mains douces et fragiles, un ange qui pourrait l'emmener là où il voudrait sans broncher et dans un courant d'air ils s'envoleraient.Il ne verrait plus qu'elle, cet ange. Moi je comprendrai qu'il est entre de bonnes mains et je me serai effacer, heureuse, la plus heureuse du monde. Mais non Laura, aujourd'hui j'ai réalisé que c'était pas un ange, qu'il avait bien les pieds sur Terre, ce coeur solitaire, et qu'il était comme les autres, comme tous les autres. Alors je l'ai pas vomi lui, mais ce qu'il représentait pour moi, j'ai vomi mes rêves, j'ai vomi ce que j'étais d'enfantin et j'ai vomi l'ange. Jeanne-Eve c'est pas un ange. Que Miles soit sorti avec elle, ça m'a fait comprendre que Miles c'était un mec à couilles, pas un ange. Ca m'a détruit.

  Alors quand j'ai descendu les escaliers de chez lui, en làche que je suis, j'ai joué l'aveugle, j'ai recommencé à croire que rien ne changerait et puis plus je m'éloignais dans ce bus, plus la phrase prenait forme dans ma tête: "Miles il a rien perdu, mais moi,j'ai tout à gagner". C'est injuste, je l'ai laisser me récupérer à la petite cuillère, il a Jeanne-Eve et moi aujourd'hui, les deux. Et moi, j'ai plus personne. Tu comprends, j'ai ni J-E ni Miles.

   On fait quoi quand on crève vivante? On renait.

   Je vais renaître, ma Puce, je vais renaître encore plus forte, tu seras avec moi?

Impossible de dormir ce soir du jour de la sortie de l'album Debby de Saez. J'ai tellement de chose à dire, à qui ne me lit pas. Tellement. Je me reconstruis, je devais renaître, mais sur ma nouvelle peau d'ange déchue, un putain de mec s'amuse à me balancer son encre noire sur la gueule, comme un peintre crache sa haine sur sa toile. Alors je me reconstruis, en béton cette fois, je serai pas maison mais prison. Une putain de merveille se sera. Un truc que même Robocop ou Mr Gadget pourra pas enfreindre. Un truc bien compact gris infini, le gris du rien, le gris du morne, et du bitume de nos chemins qu'on empreinte, gris. Adieu le noir sanguinolent, adieu le jaune sourire Ivan, plus de jours fleur bleue, plus de vie en rose, la couleur de rigueur c'est le gris. Impossible de fermer l'œil Saez, t'es encore rentré dans ma vie, mais tu me sauves ou me déchires? J'ai écrit 23 chansons, j'en suis à 23 depuis hier, et je te lis aujourd'hui, t'es ma salope d'évolution Saez, dans tes mots y'a mes paroles, dans tes paroles, y'a mes maux. Je te vois dans le DVD, je te vois je te suis, t'es ma salope d'évolution amorphe, mon masculin évolué, tu t'en fous toi, combien on est à penser ça? Toi, t'as des meufs comme moi, amoureuses hystériques et transies, de ta voix d'analphabète opprimée. Tu ouvres les voyelles comme nos cœurs, et enchaînes les couleurs de tes doigts sur la guitare, comme notre vision du malheur. J'en viens à me damner si je ne vais pas me balader tous les jours dans les transports habillée comme cette ange déchue qu'on a tacheté d'encre, et qui saigne des larmes à tout vent. Tu verrais la douleur dans mes yeux, sans me connaître tu la verrais, peut-être. Moi je penserai, écris moi une chanson et je pourrais m'en aller. Allez viens…Trop d'âmes à sauver, et puis toi tu as trouvé celle qu'il te fallait. Alors, je ne t'en demandes pas plus. Tu cries ta mélancolie rebelle, pendant qu'en t'écoutant nous on pleure d'être dans le cercle de la consommation et de t'avoir acheté, comme tous les autres. D'avoir acheté l'excuse pour pleurer, pour nous faire croire intimement que nous aussi on est rebelle, déchaîné, qu'on est d'accord, on écoute mais moi je ne fais rien. Rien et je le revendique, en dépressive blanche que je veux bien être. Nos cœurs sont purs, comme des graffitis sur les murs. Je suis un rêve et le reste de la fatalité. Je crève plus mais je meurs encore. Et toi qu'est-ce que tu fais? Tu ponds des boîtes à prison de chagrins. Merci.

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Commentaires
S
salut<br /> <br /> <br /> <br /> tu peux virer mon commentaire parlant de l'autre Jeanne Eve stp?<br /> <br /> <br /> <br /> Merci
S
NOn je parlais d'une autre Jeanne-Eve. Désolée pour la perte de cette amie je suppose..<br /> Bis
S
Salut<br /> parles tu de Jeanne eve le Cor de Plouisy qui est décédée? <br /> merci de me répondre..<br /> bisous
S
Salut<br /> parles tu de Jeanne eve le Cor de Plouisy qui est décédée? <br /> merci de me répondre..<br /> bisous
S
Salut<br /> parles tu de Jeanne eve le Cor de Plouisy qui est décédée? <br /> merci de me répondre..<br /> bisous
Solicia Tarantinette
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Solicia Tarantinette
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