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Solicia Tarantinette
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22 septembre 2005

Bordel de life

Ca commence dans un appart, au neuvième. Le couple qui y vit vient d'avoir un môme. Une petite fille. La voisine du dessous s'en réjouit, elle a trouvé  du baby-sitting, elle se dit qu'avec le mari menteur, elle pourra négocier des heures...
A quelques kilomètres de là, des secrétaires pensent à ce lover qui leur fait la cour, tous les jours, sans détour, il ne va jamais par quatre chemins.
La femme, elle, est du genre active et aveugle. Trop souffert pour penser que le destin puisse en remettre une couche. Sa gosse c'est la preuve qu'elle ne finira pas seule. Sa gosse c'est sa seule raison de vivre si l'avenir semble incertain.
La gosse grandit. Elle est pourrie gâtée. Son père lui voue une adoration inconditionnelle. Le matin quand il l'emmène à l'école, il la réveille doucement, la sert fort dans ses bras. Elle chuchote mais elle sait déjà qu'il la portera comme une princesse jusqu'à son bain à l'aube du jour, passant tendrement de ses draps chauds à l'eau douce de la baignoire.......
Dans les toilettes y'a un poster de la Petite Sirène. La gosse, elle adore la  Petite Sirène, elle voudrait ses cheveux. Pour sa première fois chez le coiffeur du centre commercial, on lui demande comment elle aimerait qu'on lui coupe les cheveux. La gosse qui a déjà un carré court, répond; "Moi je voudrais avoir les chveux comme la Petite Sirène!". Dans l'esprit de l'innocence, elle croit que les coiffeuses sont des sortes de magiciennes capables de tout faire.
Au carnaval de l'école, sa mère et elle se sont déguisées en chat. Sur la photo qui doit traîner à présent dans un vieil album, on les voit encore; la gosse est accroché au genou de sa mère. Elle porte des oreilles noires en serre-tête, et une queue en velours. La gosse, elle incarne encore l'enfance délicate et naïve, mais l'on voit déjà sur les traits de la mère que la jolie histoire de conte de fée s'achèvera bientôt.
La gosse commence à jouer aux barbies; bizarrement et sans qu'elle comprenne elle-même, les histoires qu'elle invente sont des histoires d'inceste, de rupture, de séduction, de trahision et de tromperies. Ken est toujours celui qui couche avec la secrétaire. Barbie pleure toujours.
Le mari est de moins en moins présent, pendant la nouvelle grossesse, il frappe sa femme au ventre, et puis un jour une femme sonne à la porte pour dire qu'elle aussi était enceinte du mari. Alors la femme part à Carcassonne rejoindre sa famille pour accoucher loin de son mari. La gosse a trois ans quand le nouveau né arrive à son tour. Ey brother. Un beau bébé blond pour qui la vie vient à peine de commencer et s'accomplit déjà dans le malheur.
Un soir de pleine Lune, alors que la gosse ne s'est pas encore endormie dans sa chambre, elle entend des cris dans le salon. Ca court dans le couloir des chambres...puis dans celle des parents. La gosse ouvre délicatement la porte et se faufile jusqu'à percevoir dans l'entrebaillement de la porte de leur chambre la scène...Maman est assise sur son lit. Papa vient de lui éteindre une cigarette sur la cuisse. Maman pleure dans ses mains. Doucement pour ne pas réveiller le bébé. Papa fait le tour du lit, alors zou la gosse refile droit se coucher.
A Noël, le père et la mère se disputent pendant que la gosse ouvre ses cadeaux dans le salon. La gosse se souvient parce que sur cette énorme boîte de rubicube coule une larme tout droit coulée de sa joue.
La gosse finit par tomber malade, et cumule les séjours à l'hôpital. Puis viennent les vacances de Pâques. Sa grand-mère paternelle décide de lui faire prendre l'air pour les vacances. Elle l'emmène à Avignon...et dans bien d'autres endroits de France...
Mais pendant ce temps là, l'histoire du couple s'achève. La femme s'est tranchée les veines jusqu'à s'en ciller les ligaments. Sa mère et sa soeur pendant qu'on essaie de la sauver à l'hôpital sont montées du Sud de la France pour s'occuper du bébé qui a trois ans maintenant.
Quand la gosse est sortie de la voiture dans le parking de l'immeuble, en rentrant de vacances, sa tante lui est tombée dessus. Elle a collé ses bagages dans un taxi, et a filé jusqu'à la gare, où elles ont pris le train pour Toulouse.
La Gosse y est resté quelques temps. Trop de temps malgré le laps de temps. Elle s'est demandé où était son papa et sa maman et son nouveau frère. Elle a crié quand la tante a voulu partir se chercher des cigarettes, crier jusqu'à s'en claquer les cordes vocales.
Sur le trajet pour Carcassonne, la Gosse n'a pas soufflé un mot. S'enfermant dans un mutisme complet.
En grimpant les escaliers de chez sa grand-mère maternelle, elle a reconnu le ton de sa mère en haut des marches. Elle a voulu sourire et lui sauter dans les bras. Mais le regard que lui a porté sa mère en disait trop long. La mère repoussa la gosse. Sur son regard, le mépris, la colère, la tristesse et l'absence.
Alors la gosse a oublié. Tout oublié. Les années qui ont suivis, son père et ses deux années sans le revoir. Elle se rappelle peut-être ses mensonges au téléphone, des excuses merdiques qui voulaient de la pitié.
En grandissant, elle se prit à rêver pour échapper à la mère à la fois dépressive, alcoolique et schizofrène à ses heures perdues, au beau-père, encombrant, et au manque d'amour. Le bébé devint grand. Il n'avait jamais appris le bonheur lui.
Les déceptions qui ponctuèrent sa vie d'adolescente firent d'elle un mixte trop vague de ce qu'elle n'a jamais vraiment été.
On lui repprocha d'avoir grandi trop vite.
Elle vécut de solitude, de complexe et de froideur.

Quand elle voulut recommencer sa vie dans une maison rose avec celui qui l'avait tant aimer lorsqu'elle était encore un princesse, il était trop tard ; La confiance qu'elle aurait pu avoir en les hommes ne l'avait jamais accompagné que pour la trahir. Elle voulut pardonner l'abandon et redémarrer, mais encore beaucoup de lacunes en amour font d'elle ce qu'elle est aujourd'hui.
Un coeur immense pour si peu de confiance, un coeur si gros pour tellement peu de courage.

Aujourd'hui encore, elle ne croit pas au bonheur. Pire elle l'évite, persuadée que si elle y touche de trop près de toutes façons tout finira par s'effondrer.
Alors elle fuit.

Finalement, la gosse est restée une gosse. Egoiste, capricieuse, rêveuse et làche.

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Commentaires
T
Bonjour, <br /> <br /> Je ne te connais pas, je suis tombée sur ton Blog par hazard. Je voulais juste te dire que j'aime beaucoup ta façon d'écrire et les articles de ton blog en général. Voilà,<br /> <br /> Bonne continuation
S
Je vois que tu fais toujours dans la subtilité mon amour!<br /> Bonne journée à toi aussi!<br /> <br /> Ktana: ça l'est mais l'écriture est subjective.
R
suce boule
K
Moi je l'ai lu...<br /> Si c'est autobiographique, c'est dur.
R
le pavé ....<br /> <br /> tu peux te brosser pour que jme casse le cul à le lire.<br /> <br /> en plus ca doit être ininteressant comme d'hab
Solicia Tarantinette
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